Pour défendre son projet, elle s’engage.
L’enfer, c’est les autres ( Sartre, Huis Clos, 1943 ). Selon un récent sondage, plus d’un Français sur deux partage ce point de vue. Ce résultat éclaire un phénomène que nous constatons malheureusement tous : la brutalisation de notre rapport à l’autre. A celui qui une autre façon de vivre, une personnalité ou une vision de la vie éloignée de la nôtre. En un mot, celui qui est différent.
Or, c’est dans les salles de classe, au milieu des cours de récréation, dans les gymnases, que tout commence. C’est là que nous faisons notre première expérience d’autrui.
Dans mon pays d’origine, le Danemark, on cultive l’empathie à l’école dès l’âge de 6 ans. On apprend l’intelligence émotionnelle. On apprend à se connaître soi-même pour mieux comprendre et accepter les autres. On y apprend aussi à faire confiance, à se sentir légitime, et donc à partager ses opinions et ses idées sans crainte. On y apprend à faire société. Ce sont des compétences essentielles pour créer une culture de sécurité psychologique dans laquelle les élèves se sentent libres de poser une question et osent répondre sans avoir peur de l’erreur ou de l’échec.
Dès cinq ans, l’enfant est capable de comprendre que les autres ne pensent pas comme lui, que sa vision du monde peut diverger de celle de certains de ses camarades. Dans ce processus, l’école a donc une responsabilité première : accompagner le développement de l’enfant, l’aider à se forger une capacité d’écoute et de compréhension. L’école doit être capable d’inculquer aux enfants des facultés empathiques, qui lui permettront de voir, comprendre et accepter l’autre. De s’engager utilement dans la société au profit d’un projet collectif.
L’école ne doit pas se tromper dans ses fins.
Dans quelques années, l’intelligence artificielle et ses applications nous permettront sans doute de réaliser tous nos projets sans grand effort, avec rapidité, efficacité et maximisation des profits, en parfaite autonomie. Mais cela ne nous aidera pas à développer des relations solidaire et respectueuses avec les autres malgré toutes nos différences.
L’école doit stimuler l’intelligence émotionnelle, la curiosité et l’ouverture d’esprit chez les élèves, au moins autant qu’elle doit leur apprendre à manier le théorème de Pythagore.
L’empathie est indispensable au progrès humain. Cette intelligence spécifique nous permet de voir, de comprendre, d’accepter l’autre et d’envisager sa différence comme une version possible de soi.
Je défends ainsi la création de « cours d’empathie » au sein de l’école française.
La France doit s’ouvrir aux enjeux du XXIe siècle, qui ne sont pas seulement techniques, mais aussi humains : coopération, solidarité, inclusion, bienveillance et confiance – en soi, aux autres et en l’avenir.
Un comité de pilotage des grands talents et experts pour donner les meilleures chances de réussite à ce projet : Les membres du comité (par ordre alphabétique)
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